René Girard

Scolies d'après René Girard

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Apocalypse

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(Vocabulaire de René Girard de Charles Ramon)

Le terme apocalypse signifie à la fois « catastrophe » (dans le langage courant) et « révélation » (par étymologie). Girard l’emploi bien en ces deux sens. Le Christ, selon lui, est venu apporter la « révélation » de l’innocence des victimes émissaires. Il a jeté la lumière sur les mécanismes sacrificiels par lesquelles les sociétés archaïques se protégeaient de leur violence. En « relevant » ces mécanismes, il les a rendus inefficaces (car ils ne sont efficaces que s’ils restent méconnus de ceux même qui les appliquent). Le bon aspect de la « révélation » est la disparition progressive, dans l’histoire, du recours aux boucs émissaires. Le mauvais aspect en est que la violence peut maintenant se déchaîner sans frein: le monde moderne court vers l' »apocalypse » nucléaire.  C’est dire l’ambigüité du rôle du Christ dans l’histoire humaine: est-il venu apporter la « bonne nouvelle » (l’Evangile) ou la mauvaise (l’Apocalypse).

Written by Pierre-Henri Murcia

janvier 3, 2010 at 6:05

Cet insensé est René Girard

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Seul un insensé, ignorant tout des normes de la recherche en sciences humaines, peut aujourd’hui proférer les énormités suivantes. En dépit, ou plutôt du fait même de son bruit et de sa fureur, l’histoire de l’humanité, prise dans sa globalité, a un sens. Ce sens nous est accessible: la science de l’homme est possible, mais ce n’est pas l’homme qui l’a faite. Elle lui a été donnée par une Révélation divine. La vérité de l’homme est religieuse. De toutes les religions, une seule possède le savoir sur le monde humain, et donc sur toutes les religions qui l’ont précédée. C’est le christianisme, en tant qu’il se fonde sur les Évangiles, c’est-à-dire sur les récits de la mise à mort du Christ.

Cet insensé est René Girard.

Jean-Pierre Dupuy, La Marque du Sacré, carnetsnord, 2008.

Written by Pierre-Henri Murcia

décembre 15, 2009 at 10:21

Le théâtre de Jésus

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Le texte de cet article  est un commentaire au récit historique développé sur Apartrental Blog, aux sujet des prophéties de la ville de Paris avant la Révolution.

Bel exemple de la lutte pour reprocher à l’église d’être tentée par la gloire mondaine, bel exemple de la façon dont on ramène les catholiques à ce qu’il y a d’essentiel dans la crucifixion: les convulsionnaires de Saint-Médard, à Paris, Rue Mouffetard au XVIIème siècle.

Les convulsionnaires sont des petites gens ou des notables jansénistes ou manipulés par les jansénistes, situés du côté protestant contre l’idée du libre arbitre soutenue par le Vatican.

Car le protestant pense qu’on ne peut pas sortir du pêcher sans l’aide de Dieu. Comme l’homme de gauche pense qu’on ne peut pas sortir de la pauvreté sans l’aide de l’Etat. Le libre arbitre du catholique désigne l’homme comme responsable de son absence de vertu.

Vieille querelle.

Suite à la mort de leur modèle, une sorte de christ, le diacre François de Paris mort à cause de l’austérité de son existence, les gens du quartier de l’église Saint-Médard vous un culte autour de son tombeau.

Le protestant proteste d’abord contre la richesse de l’église. Les adorateurs de François de Paris, se livrent à toutes sortes d’auto-châtiments, qui ramènent tous à l’idée de la persécution.

Les jansénistes sont effectivement persécutés, par Louis XIV puis Louis XVI. Jusqu’à l’expulsion des jésuites, instigateurs des persécutions et qui avaient toujours contesté les thèses de Corneille Jansénius, dans son Augustinus.

Je vois satan tomber comme l'éclair René Girard

Editions Grasset et Fasquelles 1999

En ramenant l’église à la pauvreté, les jansénistes tendent, à travers le mouvement des convulsionnaires, à ramener le regard du chrétien sur le fait primordial. A savoir la persécution.

En ce qui concerne la croix, plus qu’un symbole, c’est un rappel permanent. La persécution aboutit au lynchage. Attention. Pas à la culpabilité des juifs, des roumains, des pédés, des sorcières, non.

A la condamnation à mort. Le christ est un condamné à mort et l’origine de la divinité est là. De là à dire, avec René Girard, que ce condamné à mort là n’est pas Dieu, mais celui qui va montrer aux hommes d’où vient Dieu, à savoir, du lynchage collectif, il faut poursuivre notre lecture.

Je vois Satan tomber comme l’éclair est un bon point de départ à condition d’avoir compris, cette idée de lynchage.

DESIR TRIANGULAIRE (définition d’une notion clé chez René Girard, et formant, avec la notion de lynchage – meurtre collectif – les deux piliers de sa pensée, ou théorie: le désir mimétique, c’est Satan – pour le dire vite)

L’homme est cette créature qui a perdu une partie de son instinct animal pour accéder à ce qu’on appelle le désir.

Une fois leurs besoins naturels assouvis, les hommes désirent intensément, mais ils ne savent pas exactement quoi car aucun instinct ne les guide.

Ils n’ont pas de désir propre. Le propre du désir est de ne pas être propre.

Pour désirer vraiment, nous devons recourir aux hommes qui nous entourent, nous devons leur emprunter leurs désirs.

(Je vois Satan tomber comme l’éclair, René Girard. Grasset page 35)

Written by Pierre-Henri Murcia

novembre 25, 2009 at 2:39